vendredi 26 octobre 2012

Pour augmenter la part modale du vélo, développons les vélo-écoles

Crédit photo : Avélo

Le vélo est un mode de déplacement de plus en plus utilisé par les citoyens mais sa part modale est encore faible comparativement à celle de la voiture : en 2008, seuls  2,85 % des déplacements sont effectués à vélo (Source : Club des villes et territoires cyclables). Hubert Peigné, coordonnateur interministériel pour le développement de l’usage du vélo de 2006 à 2011, considère l’enseignement de la mobilité à vélo comme un puissant levier pour développer ce mode de déplacement en France.

Beaucoup de citoyens aimeraient s’y mettre mais ne se sentent pas à l’aise dans la circulation en ville ou ne savent pas faire du vélo. Pour lever ce frein, il est pertinent aujourd’hui de développer les vélo-écoles. La Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) a réalisé en juillet 2012 une enquête sur le sujet. Depuis la création de la première vélo-école à Montreuil en 1999, 34 autres vélo-écoles associatives ont vu le jour dans les villes françaises. D'autres sont en projet. A ce jour, 35 formateurs salariés et 128 formateurs bénévoles sont mobilisés.  La grande majorité des vélo-écoles s’adressent aux adultes, qui sont aussi bien des vrais débutants (femmes étrangères, en réinsertion), que des personnes qui souhaitent reprendre confiance pour circuler en ville. 50 % des vélo-écoles interviennent auprès d’enfants (en milieu scolaire ou non). Certaines vélo-écoles comme par exemple Avélo à Rouen interviennent également auprès d'entreprises dans le cadre de plan de déplacements.

Afin de professionnaliser l'activité de vélo-écoles, une instance française de coordination "apprentisage de la mobilité à vélo" travaille à la mise en place d'un certificat de qualification professionnelle "Educateur mobilité à vélo". Il constituera un diplôme professionnel reconnu par l'Etat, de 140 heures de formation, à l'attention de ceux qui veulent en faire une activité professionnelle rémunérée. Cette instance de coordination regroupe la FUB, les Moniteurs cyclistes français, la Fédération française de cyclisme, la Fédération française de cyclotourisme et le Club des villes et territoires cyclables. En attendant l'existence de ce certificat, il est possible de se former grâce aux formations "initiateur mobilité à vélo", d'un volume de 24 heures, proposées par des fédérations telles que la FUB.


Crédit photo : Avélo
La dynamique des vélo-écoles est lancée : coopération des acteurs, amélioration de la visibilité des vélo-écoles et démarche de qualification en cours d'élaboration. Si l'on veut faire de l’apprentissage un puissant levier du développement du vélo et de l’écomobilité, il est important aujourd'hui que les collectivités locales se mobilisent et soutiennent cette dynamique. Il est tout aussi important que les acteurs du monde de l'éducation s'approprient ce sujet et mettent en place un apprentissage du vélo dans la circulation à l'instar de nos amis belges de l'association Pro Velo qui ont créé le Brevet cycliste pour les élèves de 6e et 5e. Ce Brevet offre aux jeunes la perspective de devenir acteurs de leur mobilité. Encadrés par leurs enseignants et/ou les formateurs de Pro Velo, les élèves apprennent, dans leur environnement immédiat, les bases de la conduite à vélo, en sécurité et en autonomie, en site protégé mais aussi sur la route
 

Trois vélo-écoles en Haute-Normandie :
A Rouen : Avélo. courriel : avelo@numericable.fr
A Evreux : Cicérone. Courriel : cicerone27@cicerone-tandem.fr
Au Havre : La Roue libre : https://www.facebook.com/rouelibre.lehavre

Liens utiles : 

  • Enquête vélo-écoles FUB - juillet 2012
http://www.fubicy.org/spip.php?article349
  • Liste des vélo-écoles françaises
http://www.fubicy.org/IMG/pdf/coordonnees_velo_ecoles_FUB.pdf
  • Dossier du Club des villes et territoires cyclables : À l’école du vélo ! Accompagner l’essor des vélo-écoles (mai-juin 2011)
http://www.villes-cyclables.org/modules/kameleon/upload/V-V50_BAT_FINAL_WEB.pdf
  • Site du brevet du cycliste belge
http://www.brevetducycliste.be
  • Site de l'association belge Pro Velo
http://www.provelo.org

mardi 16 octobre 2012

Innovation : un abri à vélos solaire public équipé d'un dispositif de recharge par induction, une 1ère mondiale



Haguenau, une commune alsacienne de 36 000 habitants, devient ville test en proposant au grand public un abri à vélos solaire équipé du dispositif de recharge par induction. L’abri installé au centre-ville, rue de la Moder, permet à tout cycliste de garer et de recharger son vélo à assistance électrique, quel que soit le modèle.

Cette réalisation est le fruit du partenariat entre la Ville de Haguenau et l'entreprise Sew-Usocome, située sur le territoire communal, qui a mis au point un système de recharge de véhicules électriques (vélos ou voitures) sans contact, grâce à un procédé par induction. La ville de Haguenau met cette innovation à la disposition de tous les cyclistes, habitants et visiteurs, librement et gratuitement. Il s'agit d'une première mondiale.

Cet abri à vélos solaire, de technologie 100 % française, permet d’accueillir 10 vélos : 4 vélos électriques à recharge classique (prise électrique), 2 vélos à recharge de batterie sans contact et 4 vélos « traditionnels ».

Comment fonctionne la transmission d’énergie sans contact ?
Le cycliste recharge simplement les batteries de son vélo en le stationnant sur une plaque de transfert intégrée dans le sol. Un champ magnétique se crée à travers la béquille, permettant la transmission d’énergie électrique. Ainsi, avec ce système, on s’affranchit des branchements et prises électriques. Cette technologie de transfert d’énergie sans contact est déjà utilisée pour des applications industrielles, et est désormais proposée pour le vélo.

Téléchargez le dossier de presse :
http://www.ville-haguenau.fr/sites/default/files/images_contenu/presse/abrivelossolaire/Dossier%20de%20presse%20Abri%20velos%20solaire.pdf

vendredi 12 octobre 2012

Observatoire régional de santé Île-de-France : les bienfaits de la pratique du vélo

 L'Observatoire régional de santé Île-de-France (ORS) vient de publier, à l'occasion de la semaine européenne de la mobilité, une étude évaluant les bénéfices et les risques sanitaires d'une augmentation de la pratique du vélo en Île-de-France à l'horizon 2020.  

Les résultats montrent que les bénéfices sur la santé de la pratique du vélo sont largement supérieurs au regard des risques potentiels (sécurité, pollution).

Il s'agit de la première étude française qui intègre une large gamme d'impacts sanitaires, à partir des résultats de la recherche internationale appliqués à un territoire donné. Bien que centrées sur la région parisienne, la méthodologie pourra être appliquée sur d'autres secteurs géographiques. Ce travail a été effectué sur la base de scénarios partagés avec les décideurs de la Ville de Paris, de la Région Île-de-France, des Conseils généraux et du Syndicat des Transports d'Île-de-France.

Une évaluation des différents impacts possibles a été réalisée :
- Bénéfices individuels : effets positifs sur la santé de l’activité physique, baisse du stress lié aux transports motorisés ;
- Bénéfices collectifs : baisse de la pollution atmosphérique, baisse du bruit, baisse de l’accidentologie causée par les voitures, baisse des gaz à effet de serre ;
- Risques individuels : hausse de l’accidentologie des cyclistes, exposition à la pollution atmosphérique ;
- Risques collectifs : hausse de l’accidentologie causée par les cyclistes.


Les résultats montrent :

- Des bénéfices sur la santé de la pratique du vélo largement supérieurs aux risques : avec un doublement de la pratique du vélo en Île-de-France en 2020 (soit 4 % de l’ensemble des déplacements), les bénéfices
d’une augmentation de la pratique du vélo en Île-de-France, en termes de mortalité,  seraient 20 fois plus élevés que les risques.

- Un ratio bénéfices/risques particulièrement élevé grâce aux bénéfices de l’activité physique liée à la pratique du vélo, et qui s’avère plus important au fur et à mesure que l’on s’éloigne du cœur de l’agglomération parisienne.

- Une hausse de la pratique qui n’implique pas une hausse de l’accidentologie dans les mêmes proportions et qui, avec un fort report d’automobilistes vers le vélo, peut même s’accompagner d’une baisse de l’accidentologie globale.

- Un impact sur la pollution de l’air et sur le bruit positif mais relativement faible, toutefois potentiellement plus important si la hausse de la pratique du vélo s’accompagne de politiques ambitieuses de réduction de la vitesse et de la circulation en ville.

- Enfin, un risque d’exposition à la pollution atmosphérique des cyclistes plus élevé que le risque d’accidentologie. Ces résultats sont dus à un niveau de pollution particulièrement important en Île-de-France. Cependant, l’exposition du cycliste diminue à mesure que la place du vélo dans la ville s’écarte de la circulation.

Cette étude, qui montre que les bénéfices sur la santé de la pratique du vélo sont largement sous-estimés par rapport aux risques, en particulier d’accidentologie, va permettre ainsi de guider les politiques de promotion du vélo et plus largement des "mobilités actives", nationales ou locales.

Synthèse des résultats sur la mortalité en Île-de-France
  *Le ratio bénéfices/risques (B/R) est calculé avec le bénéfice minimal et le risque maximal
Scénario 1 : 4 % de part modale du vélo en Île-de-France
Scénario 2 : 8 % de part modale du vélo en Île-de-France
Scénario 3 : 20 % de part modale du vélo en Île-de-France

Sources : SOES, Insee, Inrets - ENTD 2008 ; Inserm Cépi DC ; Driea - Observatoire régional de la sécurité routière- ; Irmes ; Airparif ; Insee RP ; Exploitation ORS Île-de-France

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