vendredi 22 février 2013

HEAT, outil pour mesurer les gains sur la santé mais aussi économiques d'une pratique généralisée des modes de déplacements actifs

HEAT (pour Health Economic Assessment Tool) est un outil en ligne sur Internet de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui vise à estimer les gains sanitaires mais aussi économiques résultant de la réduction de la mortalité, à la suite de la pratique régulière de la marche ou du vélo. Les paramètres peuvent être adaptés à des situations spécifiques. HEAT s'applique pour des évaluations à l'échelle de groupes de personnes, et non des individus. De plus, l'outil est valable pour des groupes de population âgés de 20 à 74 ans. Il n'est pas adapté pour les enfants et adolescents.

Par exemple, HEAT calcule la réponse à la question suivante: si X citoyens pratiquent le vélo ou la marche sur une distance (ou durée) Y tous les jours, quelle est la baisse du risque de mortalité ? Quel est le gain économique résultant de cette baisse ?

C'est, par conséquent, un outil utile pour tout décideur ou praticien local oeuvrant dans le domaine des politiques de déplacement : planificateurs des transports, organismes œuvrant dans le domaine du transport, de la marche, de la pratique du vélo ou de l’environnement, ainsi que les économistes de la santé et les experts en activité physique et en promotion de la santé.
Il se décline sous la forme d'un logiciel internet et d'un guide méthodologique.
 

Exemples d'applications :

* Lors de la planification d'une infrastructure cyclable ou pédestre, HEAT permet de produire un rapport coûts-bénéfices pour la santé et donne des arguments pour réaliser l'investissement.


* HEAT valorise la réduction de la mortalité si on utilise la marche ou le vélo pour une activité régulière par exemple pour aller travailler. Il peut également être utilisé pour illustrer les conséquences économiques d'un changement de mode de déplacement d'une population vers des modes actifs : marche ou vélo.

Exemple pour un groupe de 40 salariés d'une entreprise qui fait 40 minutes de vélo (aller-retour) chaque jour pour venir au travail sur une période de 3 ans (en comptant 220 jours de travail par an) :

  •  Chaque salariés fait 147 heures de vélo par an.
  • Cette action est susceptible de conduire à une réduction du risque de mortalité de 36 % en moyenne pour la population concernée (par rapport à des personnes qui ne font pas de vélo régulièrement).

  •  Parmi cette population, le nombre de personnes qui seraient attendus à mourir si elles ne faisaient pas régulièrement du vélo serait : 0,11.
  • Le nombre de décès par an qui sont empêchés est : 0,04.

  •  Calcul du gain économique :
La valeur de la vie statistique appliquée (1) est : 1 574 000 eurosLe gain économique annuel est de : 64 000 euros
Le gain économique accumulé sur 3 ans est de : 193 000 euros.

Dans le calcul, il est possible d'indiquer le coût d'un aménagement.
   
(1) La valeur statistique de la vie humaine n’est pas la valeur d’un être humain en particulier mais une valeur qui sert à faire des calculs, prendre des décisions cohérentes et établir des comparaisons entre des projets ou des politiques distinctes, en uniformisant la valeur de la vie humaine entre les différentes personnes.

Découvrir l'outil (en anglais)
http://www.heatwalkingcycling.org

Guide d'utilisation (en anglais)
http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0003/155631/E96097.pdf

jeudi 14 février 2013

Appel à signer l’Initiative Citoyenne Européenne 30 km/h - redonnons vie à nos rues !

Le 13 novembre 2012, la Commission européenne a enregistré l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) déposée par des citoyens de 7 pays de l’Union et portant sur une généralisation du 30km/h comme vitesse de référence en zones urbaine et résidentielle. Cette Initiative doit maintenant rassembler un minimum d’un million de signatures sur une période d’un an pour être validée et soumise à la Commission, qui devra alors se saisir de la demande et, on l’espère, la transformer en proposition législative.

Une telle mesure contribuerait à rencontrer les objectifs – non atteints – de l’Union dans les domaines de la sécurité routière, de la réduction des nuisances sonores et de l'amélioration de la qualité de l'air. Elle aurait aussi pour effet d’augmenter la convivialité et le bien être des usagers dans l’espace public.

Rejoignons les 13 043 personnes qui ont signé à ce jour et diffusons l'information !


L'initiative citoyenne européenne (ICE), instaurée par le traité de Lisbonne, est une nouvelle forme de participation à l'élaboration des politiques européennes. Les citoyens invitent la Commission européenne à présenter une proposition législative. Elle peut ainsi, être amenée à rédiger de nouvelles lois dans les domaines relevant des ses attributions, mais n'y est pas forcée. L'initiative doit être soutenue par au moins un million de citoyens européens issus d'au moins 7 pays sur les 27 que compte l'Union.

Site de l'initiative en français
http://fr.30kmh.eu/

Signez !
https://30kmh.eu/oct-web-public/?lang=fr

Portail des villes 30, c’est à dire des villes qui adoptent la limitation à 30 km/h comme règle générale, la limite à 50 km/h devenant l’exception
http://ville30.org


Site de l'Union européenne sur l'initiative citoyenne européenne
http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/welcome?lg=fr

Une ville 30, c'est :

Plus de sécurité
Rouler moins vite, c’est mieux anticiper les obstacles et réagir plus rapidement, c’est également mieux communiquer avec les autres usagers. Cela signifie donc moins d’accidents. Et si malgré tout, un accident survient, les blessures sont moins graves. Un piéton heurté à 50km/h meurt dans 5 à 10 % des cas, à 30km/h, cette proportion tombe à 2 %.

Plus de convivialité

Quand la vitesse est réduite, le climat est plus serein : on constate une réduction du stress et de l’agressivité de tous ! La rue redevient un espace où il fait bon vivre, jouer, flâner…

Moins de bruit
Réduire la vitesse de 50 à 30km/h, c’est diviser l’intensité sonore par deux. Les gens sont également plus disposés à se déplacer à pied ou à vélo, ce qui réduit d’autant plus le bruit dans nos rues !

Plus d'autonomie
Les enfants peuvent se déplacer plus facilement et plus sûrement à pied ou à vélo. Les parents ne sont plus obligés de jouer le rôle de taxi. Cela signifie donc plus d’autonomie pour les enfants, et plus de temps libre pour leurs parents !

Plus de fluidité

La conduite est plus régulière, et les distances de sécurité sont réduites : le débit s’en trouve amélioré. Et si l’on ajoute à cela la diminution des accidents et du nombre de voitures dans les rues, ça en fait, des bouchons en moins !

Une meilleure qualité de l'air
Une conduite plus régulière et à bas régime consomme moins de carburant. En Allemagne, les automobilistes ont enregistré une diminution de 12 % de leur consommation ! Sans compter qu’instaurer une Ville 30, c’est encourager le développement des modes actifs, non polluants.

Angers est la première grande ville française (environ 150 000 habitants) à annoncer le passage en zone 30 de l’ensemble de ses rues résidentielles d'ici 3 ans. En octobre 2012, huit nouveaux quartiers sont passé en zone 30.